Localisation

L’ile de Fambine est située tout proche des côtes du Sénégal, dans le delta du Sine Saloum.
La ville la plus proche de Fambine est Foundiougne.

Le village

Hier, les jeunes enfants passaient leur journée avec peu de vêtements, leur mère préférant garder leurs habits pour de grandes occasions et lors des fêtes du village. Aujourd’hui, tous les enfants sont habillés.

L’ancienne case de santé : c’est dans ce lieu que la plupart des élèves de Fambine ont vu le jour. C’était une vieille femme qui jouait le rôle de sage-femme malgré son manque de formation. Mais jusqu’en 2004, à cause d’un manque cruel de matériel et pour de meilleures conditions médicales, les femmes enceintes étaient de plus en plus souvent envoyées à Foundiougne pour accoucher.

En mars 2005, le dispensaire ouvre ses portes et l’aide-soignante s’y installe après avoir suivi une formation d’un an financée par l’association. La maternité est créée. À nouveau, les femmes accouchent sur l’île.

En 2006, une élève-infirmière a réalisé avec l’aide soignante du village une visite médicale des écoliers fambinois. Depuis 2013, une visite médicale trimestrielle est organisée et financée par l’association.

Les pirogues : les pirogues constituent une véritable richesse pour les villageois. N’oublions pas que Fambine est une île et que chaque déplacement doit se faire par voie fluviale. Certaines pirogues peuvent contenir jusqu’à 100 personnes. Il existe à Fambine un atelier de fabrication.


Ces pirogues sont non seulement un moyen de transport mais aussi un élément indispensable pour la pêche. Les habitants se nourrissent beaucoup de poissons mais aussi d’huîtres qu’ils récoltent dans les racines des palétuviers (arbres poussant dans l’eau, aux racines tortueuses) dans les mangroves.

Le fumage du poisson : C’est une activité ancienne où tout le monde participe, le poisson est ensuite commercialisé. Récemment, malgré la création du Comité de Sauvegarde de la Mangrove, les pêcheurs constatent une diminution alarmante du nombre de poissons dans le fleuve et craignent la présence de gros chalutiers étrangers à l’embouchure du fleuve.

La vie au village n’est pas aisée : situé sur un fleuve salé, il n’a aucun accès direct à une source d’eau potable. Il y a quelques années, une citerne d’eau potable a été installée dans le village. Cette citerne puise l’eau d’une source, située à 2,5 km dans le village de Djirna. Aujourd’hui, l’accès à l’eau est un fait : 2008 est l’année de la réhabilitation de l’eau et de son arrivée jusqu’à une vingtaine de points d’eau répartis dans tout le village.

En outre, le village vient d’être équipé de quatre-vingt poubelles pour maintenir la propreté du village, un ramassage collectif des résidus errants est régulièrement organisé par les villageois. Les villageois trient le plastique et le verre. Nous nous interrogeons sur leur acheminement avant recyclage.

L’école

En novembre 1998, après cinq années de grandes difficultés pour en imposer l’utilité à la population, un jeune instituteur sénégalais, Kéba THIAM, animé d’une volonté de lutter contre l’analphabétisme des enfants de cette île, a fait le choix de s’y installer et ouvre officiellement l’école de Fambine.

Lors de l’année scolaire 1999-2000, une soixantaine d’enfants de FAMBINE suivaient l’enseignement de cette école et y apprenaient le français.

L’école de Fambine est alors composée d’une pièce de 4 mètres sur 4, sans fenêtre ni porte; les murs sont en parpaings. A l’intérieur, une dizaine de vieux pupitres et quelques bancs prêtés par l’instituteur d’une école voisine composent le matériel pour 1998 et 1999. Aucun matériel scolaire n’était alors fourni aux élèves.

L’instituteur, Monsieur Kéba Thiam a donc acheté les dix premiers crayons, des cahiers et des craies. En 1999, de nouveaux bancs et tables ont été fabriqués par les villageois de Fambine. En 2000, la classe a été restaurée grâce à diverses actions, et ce, avant la création officielle de l’association. En décembre 2001, une deuxième salle de classe est construite grâce au soutien du Rotary de Portet-sur-Garonne (31).

Discours du Président de l’association des parents d’élèves de Fambine, lors de la réception de Paulette Mandelbaum, le 3 avril 2001 :

« Madame Paulette Mandelbaum, Mesdames et Messieurs les représentants de Montalembert-Notre-Dame de Toulouse, Messieurs les invités, Messieurs les notables du village de Fambine, chers élèves, je voudrais en mon nom personnel et en ma qualité de Président de l’association des parents d’élèves de Fambine, souhaiter la bienvenue à nos partenaires français qui sont venus en frères, en amis, en camarades, en voisins du pays qui nous est le plus cher au monde. Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas des étrangers chez nous, que pour nous vous n’êtes pas des touristes ; ici, au Sénégal, à Fambine précisément, vous êtes chez vous. Nous vous ouvrons les bras. Nous vous ouvrons nos cœurs. Nous vous ouvrons les portes de nos maisons. Encore une fois, bienvenue à Fambine. Je souhaite que la future coopération entre nos deux écoles soit fructueuse, qu’elle progresse et évolue pour affermir les liens naissants entre les élèves d’abord, mais aussi entre les populations. Nous avons confiance, en vous, en votre expérience, en votre sérieux et en votre désir d’améliorer les relations entre nos élèves, aussi bien sénégalais que français. Je peux vous certifier que nous prenons l’engagement de nous donner corps et âme à notre jumelage, pour mieux planter les jalons de notre amitié. Ici à Fambine, nous sommes des pêcheurs nyominkas. Nos élèves sont nés pêcheurs. Cependant, nous ferons tout pour que ces futurs piliers de la nation puissent lever bien haut l’étendard sacré de notre région.

Mesdames, Messieurs, pendant tout le temps que vous serez à Fambine, je vous invite à répondre à notre “Salamalekoum” par une seule formule qui est “Diam Rek”, ce qui signifie :

VIVE LA PAIX.
Vive nos amis qui sont là !
Vive nos amis qui ne sont pas là !
Vive l’école de Fambine !
Mesdames et Messieurs, je vous remercie. »

En 2008, l’école compte quatre salles de classes, plus de 170 enfants scolarisés et nous lui envoyons plusieurs fois par an des fournitures scolaires et des bougies et finançons l’essentiel des ouvrages de référence.
En 2011, une 5ème salle de classe est construite et permet d’accueillir plus de 250 enfants désormais ; ce qui nous fait envisager pour l’hiver 2013, un nouvel agrandissement.
Toujours en projet, il est question d’aménager un potager géré par l’école pour fournir l’école en légumes. Ce potager, équipé d’un goutte-à-goutte, devra être clotûré. L’école fonctionne depuis 10 ans avec une cantine, financée en partie par l’association et bénéficiant d’une subvention en nature de l’Etat : huile et riz. Cette subvention a été mise en place par Kéba THIAM et est reconduite tous les ans. Pour le poisson, il est évidemment fourni par les pêcheurs de l’île.

En 2012, après plus de deux ans de travaux, le ponton reliant Fambine à Djirnda est consolidé et allongé permettant aux enfants fambinois d’accèder au Collège. Il porte aujourd’hui le nom d’une école balmanaise ayant parrainé ces travaux : Marie Laurencin. Ce même collège a reçu une dizaine d’ordinateurs pour équiper une salle informatique, ces ordinateurs faisaient partie du container de 2009.
Les frais d’inscription de l’ensemble des collégiens ainsi qu’une bourse d’équipement sont assumés par un groupement de « parrains », géré par Françoise SMEYERS, depuis l’accès des premiers élèves de l’école au collège. Aujourd’hui, cette aide à l’éducation est élargie aux Lycéens, qui ont dû partir soit à Dakar, soit à Saint-Louis en fonction de leur spécialité.
En 2013, nous saluons 90 % de réussite au Baccalauréat. Ces lycéens profitent depuis cette année de cours particuliers financés par l’association.
Une meilleure prise en charge de leur hébergement est à l’étude.
Début 2014, deux toilettes ont été construites.

La salle des Tout-Petits

Voici l’aboutissement d’un projet qui a été l’idée de Kéba Thiam il y a plus de 20 ans. Reprise par Adama Sarr, cette idée s’est concrétisée en un magnifique projet : une Salle des Tout-Petits. Il a fallu faire d’importants travaux et des aménagements conséquents pour avoir aujourd’hui ce résultat. Cette salle d’éveil doit être le tremplin de réussite pour l’école également.

La bibliothèque

L’idée de la bibliothèque a vu le jour du temps de Kéba THIAM, par l’aménagement de quelques étagères dans la salle de classe des 3èmes mais elle a été construite en 2010 sous la direction de Diene SENE qui a remplacé Kéba THIAM, décédé.

Elle a été construite entre deux salles de classe, ce qui a évité quelques dépenses du fait de l’existence des murs latéraux. De suite, les enfants ont apprécié cette nouvelle salle, encore peu équipée car ils pouvaient y travailler, y compris le dimanche. En effet Diene SENE y assurait une permanence.

Dans le container de 2009, nous avions mis de nombreuses étagères métalliques qui ont permis d’aménager durablement la bibliothèque et d’y ranger notamment les 1000 ouvrages légués par la Médiathèque Cabanis de Toulouse (31).
Le container de 2013 a complété le premier envoi avec des encyclopédies et des ordinateurs en cours d’installation car rappelons que l’île est équipée d’un réseau électrique enterré, financé par le Rotary de Portet-sur-Garonne (31) mais que les deux groupes électrogènes ont subi non seulement l’outrage du temps et une maintenance imparfaite mais aussi un coût trop élevé en gasoil que l’association ne pouvait pas ajouter aux frais initiaux de réparation et de maintenance.
Cette bibliothèque s’avère être un refuge de tous les instants pour que les élèves de 3ème notamment puissent réviser avant l’examen d’entrée en 6ème. Depuis sa création et à la grande fierté du directeur de l’école, le taux de réussite à cet examen est de 100%.

Le dispensaire

En mars 2005, le dispensaire ouvre ses portes. Fatou, l’aide-soignante s’y installe après avoir suivi une formation d’un an financée par l’association. La maternité est créée. À nouveau, les femmes accouchent sur l’île. Fatou reste volontairement corvéable 24h/24 et 7j/7, confirmant ainsi sa vocation.

Fatou tient un cahier des naissances, première trace d’un état civil sur Fambine.

En 2006, une élève-infirmière française, Françoise, a réalisé avec l’aide soignante du village une visite médicale des écoliers fambinois afin de déceler d’éventuelles carences. Cette visite inachevée doit être poursuivie. Le dispensaire reçoit des compresses et du petit matériel mais doit acheter les médicaments. En outre, nous faisons parvenir des brosses à dents et avons chargé Fatou de familiariser les enfants avec l’hygiène buccale.

Depuis son ouverture, il a accueilli également des villageois extérieurs à Fambine pour divers soins, ce qui augmente ses besoins.

En 2011, Fatou entame une formation d’aide-infirmière qu’elle réussit brillamment et qui vient de s’achever. Cette formation intégralement financée par l’association lie Fatou à Fambine pour 10 ans.
De plus et en parallèle de ce suivi quotidien, depuis sept ans, à raison d’une visite par trimestre, l’île reçoit pour deux jours un médecin et un infirmier, Ibrahima THIAM, oncle de Kéba THIAM et notre porte-parole et correspondant depuis son décès. L’association finance intégralement cette visite et les frais de déplacement qu’elle entraîne ainsi que l’achat des médicaments nécessaires. Lorsqu’une pathologie trop sévère est décelée, le patient est envoyé à l’hôpital de Kaolak. Ibrahima Thiam nous transmet après chaque visite un compte-rendu indiquant le nombre de personnes qui ont consulté, leur pathologie et les préconisations du médecin. Le médecin étant le même d’une visite à l’autre, le suivi des pathologies efficace.